Vous trouverez ci-dessous le courrier adressé au sénateur. Pour l'instant nous en sommes à 147 signataires. La liste en sera régulièrement tenue à jour sur ce site.
Une copie de ce courrier a également été envoyée, par mail, à François Bayrou.
Lettre ouverte
de divers adhérents du Mouvement Démocrate
à Monsieur le Sénateur Jean-Marie Vanlerenberghe.
C’est avec un certain ahurissement que nous avons pris connaissance du message électronique que vous avez adressé à tous les adhérents du MoDem, et dans lequel vous demandez «solennellement» à Corinne Lepage de «démissionner de [son] mandat de députée européenne».
Ahurissement, car il faut avouer que dans les circonstances actuelles, vous êtes bien le dernier dont nous aurions attendu qu'il osât venir donner des leçons.
Vous êtes en effet, Monsieur le Sénateur, 4ème vice-président du MoDem en charge de l’organisation. Or, d’organisation, Monsieur le Sénateur, au MoDem, il n’y en eut jamais. Du premier des présidents de fédération au dernier des conseillers départementaux, tous les cadres de terrain – ou du moins, ce qu’il en reste – pourront en témoigner.
Jamais il n’y eut le moindre mot d’ordre, la moindre directive. Jamais on n'a vu, en dépit de nos textes fondateurs, la moindre formation développée par le siège en direction des militants. Jamais vous n’êtes venu visiter la moindre de nos sections. Jamais les adhérents n’ont pu avoir le sentiment de recevoir du siège autre chose qu'un silence glacé.
Cette absence totale d’organisation a d’ailleurs été reconnue au lendemain des élections européennes, par la création d’un «groupe de travail» nommé, disons-le tout net, pour faire votre travail à votre place. Un groupe qui semble d'ailleurs avoir disparu corps et biens depuis bientôt six mois. Les carences d’organisation, vos carences, Monsieur le Sénateur, se sont donc répétées à l’occasion des élections régionales, rendant plus difficile encore le travail de terrain des quelques dizaines de militants qui restaient.
En tant que responsable de l’organisation, vous avez donc fait preuve au mieux de négligence, au pire d’incompétence. Dans un cas comme dans l’autre, vous portez une lourde part de responsabilité dans l’échec de notre Mouvement, et cette triste réalité devrait vous inciter à l'humilité et à la discrétion. C’est pourquoi, comme nous vous le disions, nous sommes surpris de vous voir vous poser ainsi en donneur de leçons.
En second lieu, nous trouvons injustifiée la façon dont vous accusez Mme Lepage d’avoir «critiqué notre mouvement» en relayant «les plus violentes attaques de nos adversaires».
Vous cherchez évidemment à faire de Mme Lepage un bouc émissaire. Mais vos accusations, Monsieur le Sénateur, ne correspondent en rien à ce que nous avons vu.
Ce que nous avons vu, depuis deux ans, c’est un mouvement prétendument «démocrate» incapable en réalité d’écouter ses militants ou de leur témoigner la moindre considération. Ce que nous avons vu, d’élections européennes en élections régionales, ce sont des pratiques dignes d’une république bananière, en contradiction flagrante avec les valeurs affichées par notre mouvement. Ce que nous avons vu, c’est un nombre chaque jour croissant d’adhérents et de cadres essayant de se faire entendre, et qui se sont trouvés méprisés, ostracisés et finalement rejetés, tandis que le MoDem faisait fièrement route droit vers les récifs, sous le commandement d’une équipe aussi autiste que hautaine.
Ce que nous avons vu, Monsieur le Sénateur, c’est que Mme Lepage a eu le courage de dire tout haut et à de nombreuses reprises ce que tant d’adhérents pensaient tout bas. Ce que nous avons vu, ce sont les militants présents à la Grande Motte qui ont fait à Mme Lepage une standing ovation à l’issue d’un discours où elle réaffirmait ses valeurs, nos valeurs. Ce sont nos camarades les plus investis et les plus enthousiastes qui, les uns après les autres, rendaient leur carte, écœurés par la suffisance et le mépris d’une direction trop sourde. Ce que nous avons vu, enfin, c’est la façon dont Mme Lepage a été graduellement mise en quarantaine, interdite de parole et poussée vers la sortie.
Non, Monsieur le Sénateur, Mme Lepage n’a pas trahi le MoDem ! Le MoDem s’est trahi lui-même. Le MoDem s’est renié. Mme Lepage a dénoncé ce reniement, elle a tenté de l’empêcher et, pour prix de ses efforts, elle a été écartée. Voilà la vérité, Monsieur le Sénateur. Et vous le savez parfaitement.
Enfin, nous sommes étonnés et choqués de trouver sous votre plume la formule suivante : «nous l’avons fait élire députée européenne».
Depuis quand, Monsieur le Sénateur, faites-vous élire quelqu’un ? Et si réellement vous possédez un tel pouvoir, que n’avez-vous «fait élire» le week-end dernier M. Henno et tous ses colistiers ?
Puisque vous semblez l’avoir oublié, permettez-nous de vous rappeler, Monsieur le Sénateur, que vous ne faites élire personne. Ceux qui élisent, ce sont les citoyens, dans le secret de l’isoloir et pour des raisons dont ils ne sont comptables qu’envers eux-mêmes. Votre pouvoir, votre seul pouvoir, est de décider qui leur sera proposé comme candidat au nom de votre formation. C’est un petit pouvoir ; même si, à en juger par la façon dont vous en avez usé ces derniers mois, il semble un peu vous dépasser.
Lors des élections européennes, Mme Lepage a été candidate dans le Nord-Ouest de la France sous les couleurs du MoDem. Vous l’avez proposée, les électeurs l’ont choisie, elle est désormais députée européenne. Avec quelle étrange balance voudriez-vous peser, parmi les voix qui se sont portées sur sa candidature, celles qui sont allées au MoDem et celles qui sont allées à sa personne ?
Voyez M. Lassalle, qui vient d’obtenir 10,43% en Aquitaine lorsque le MoDem a fait à peu près partout entre 2 et 5 %. Diriez-vous qu’il y a dans son score 3 à 4 points pour le MoDem et 6 à 7 points pour lui ? Et si demain il quittait le mouvement, exigeriez-vous de lui qu’il vous rende un tiers des indemnités liées à son mandat ?
En outre, il ne semble pas qu'il soit d’usage pour un parlementaire de «rendre son mandat» en quittant sa formation. Lorsque M. Bennahmias a quitté les Verts pour nous rejoindre, il est venu avec son mandat de député européen et vous n’avez rien trouvé à y redire. Lorsque votre collègue, M. Badré, s’est fait élire comme indépendant avant de rejoindre le MoDem, vous ne lui avez pas demandé de laisser en entrant son mandat à la porte. Lorsque votre autre collègue, M. About, s’est «mis en congé» du MoDem pour rejoindre voilà deux mois la liste de Mme Pécresse dans les Yvelines, vous êtes resté d’un silence de violette.
D’où vient alors cette indignation aussi vertueuse que soudaine ? D’où vient que vous retrouvez, avec une si brûlante urgence, un sens de la «dignité» qui ne vous avait guère chatouillé jusqu’alors ? Chacun connaît la réponse à ces questions, et vous n’êtes pas crédible une seule seconde dans votre posture de donneur de leçons.
Pour vous le dire en peu de mots, votre courrier, Monsieur le Sénateur, joint le ridicule à l’odieux. Et plus que tout, il témoigne d’une vision archaïque et sclérosée de la politique. Il respire la nostalgie d’un temps où l’électeur-mouton pouvait suivre en bêlant d’assentiment son berger éclairé – et gras.
Ce temps, Monsieur le Sénateur, est révolu. Votre courrier démontre que vous ne l’avez pas compris. Et c’est sans doute ce qui explique le mieux les défaites successives et chaque fois aggravées d’un Mouvement géré par vous et vos pareils.
Il est plus que temps de faire, au sens noble du terme, de la politique autrement. C’est la volonté d’un nombre croissant de citoyens, dont beaucoup avaient rejoint le MoDem – et en sont repartis. Nous ferons de la politique autrement. Il est clair que ce sera sans vous. Nous souhaiterions que ce ne soit pas contre vous. Mais en tout état de cause, vous faites déjà partie du passé.
Avec nos meilleures salutations,
Christian ROMAIN, vice-président du MoDem de Nanterre (92), conseiller départemental, membre du comité exécutif de Terre Démocrate
Vincent WEBER, membre du bureau du MoDem de Paris XVe, conseiller départemental
Brieuc HUON DE PENANSTER, adhérent du MoDem de Paris XIIIe
Jacques CHAUVIERE, membre du bureau du MoDem de Paris XIIe, conseiller départemental
Guillaume de COETLOGON, membre du bureau du MoDem de Paris VIIe, conseiller départemental
Gilles DUMONT, adhérent du MoDem de Paris XXe, conseiller départemental démissionnaire
Christos TEKNETZIS, adhérent du MoDem de Paris XIVe
Laurent HADDAD, membre du bureau du MoDem de Paris XIIIe, conseiller départemental, membre du comité exécutif de Terre Démocrate
Bruno PLUDERMACHER, vice-président du MoDem Allemagne, conseiller national et porte-parole du MDFE
Claire DEBEAUCHE, adhérente du MoDem de la Manche, conseillère nationale
Arnaud BOUVET, délégué départemental du MoDem du Jura, conseiller départemental
Philippe HOUBERT, président démissionnaire de la fédération MoDem du Val d’Oise, membre du comité exécutif de Terre Démocrate
Sébastien LESNE, adhérent démissionnaire du MoDem de la Manche
Grégoire CLAIR, président du MoDem «Europe du Nord», conseiller national du MDFE
Evelyne DELAUNAY, vice-présidente du MoDem de Charente-Maritime
Caroline LARMEE, adhérente du MoDem de l’Hérault
Ernest GALINDO, adhérent démissionnaire du MoDem de la Nièvre
Arlette SIBE, trésorière du MoDem des Alpes-Maritimes
Christophe HENOCQ, adhérent du MoDem du Val d’Oise, conseiller départemental
Frédérique MALACH, adhérente démissionnaire du MoDem de la Manche, ex-conseillère départementale
Dominique DUMAS-HANSEN, membre démissionnaire du bureau du MoDem de l’Allier, ex-conseillère départementale
Georges FERNANDES, vice-président du MoDem de Montrouge (92), candidat MoDem aux élections régionales
Benjamin SIRE, membre du bureau du MoDem de Paris XVe, conseiller départemental
Bernard SEGALEN, adhérent du MoDem de Saône-et-Loire
Thomas de QUELEN, adhérent du MoDem du Morbihan
Isabelle POILLY, adhérente du MoDem de l’Essonne
Guillaume DUTEY-HARISPE, adhérent du MoDem d’Indre-et-Loire, conseiller national démissionnaire
Jean-Pierre DESTHUILLIERS, membre fondateur du MoDem, membre démissionnaire du bureau du MoDem de Boulogne-Billancourt (92)
Christian LEMIERE, adhérent démissionnaire du MoDem de la Manche
Fabien LABORIE, adhérent du MoDem du Val d’Oise
Ida ROYER, adhérente du MoDem de Haute-Saône, ex-conseillère départementale
Jean-Claude CUSSET, adhérent du MoDem des Hauts-de-Seine
Martial HARDY, adhérent du MoDem de l’Isère
Jean-Claude FRELIN, adhérent du MoDem de Charente-Maritime, conseiller national
Jean-Luc GASTINEL, adhérent du MoDem des Yvelines
Gérald BROTHIER, membre du bureau du MoDem du Bas-Rhin
Michèle ARNOULD, ex-adhérente du MoDem de Moselle
François DAUMONT, adhérent du MoDem d’Indre et Loire
Philippe MALAISE, adhérent du MoDem du Bas-Rhin, conseiller départemental
Ludovic FRERE, adhérent du MoDem de Seine-Maritime
Véronique JOLY, adhérente du MoDem de la Sarthe
Jean-Pierre LAGANE, adhérent au MoDem du Cantal, candidat MoDem aux élections législatives de 2007
Jean-Pierre ARNAUD, membre du bureau du MoDem de la Gironde, ex-conseiller départemental
Evelyne BIAUSSER, déléguée départementale du MoDem des Alpes-Maritimes, conseillère municipal de Le Cannet
Michel BELLOIR, adhérent du MoDem de la Manche, conseiller départemental
Bernadette MATHIOT, vice-présidente du MoDem de Charente-Maritime
Christophe RABIET,
Les 73 nouvelles signatures parvenues les 19 et 20 mars (certains signataires peuvent avoir démissionné du Mouvement) :
Bruno ASSERAY (33), Martine ASTIER (75), Claude AUBRY (93), Eric BELISTAN (06), Juliette BENEDETTI (89), Marie-Amélie BERTIN (94), Daniel BERTIN (71), Marie-José BERTIN (94), Régine BERTRAND (33), Ionut BIBAC (78), Jean-Luc BLARY (59), Benoît BLASER (MoDem Allemagne), Martial BOILLOT (30), Julian BONNET (44), Yves BRAKA (75), David CADIOT (45), Jean-Marc CAMEHL (67), Isabelle CANI-WANEGFELLEN (63), Nathalie CARIOU (75), Philippe CERESA (75), Martine CERF (92), Henri CHALANDON (37), Jean-Pierre CHAMPION (47), Michel CHARRIER (17), Yves COLIN (33), Hubert CORNIL (78), Gabriel DAGORN (77), Jérémie DAVID (35), François DEPLAINE (68), Jean-Christophe DESCHAMPS (75), Tristan DODIER (16), François DONVAL (13), Alain-Frédéric FERNANDEZ (95), Marie-Claire FOUILLAND (30), Robert FOURNAT (13), Geneviève GARCIA (30), Colette GISSINGER (MoDem 92, membre du CE de Terre Démocrate), François GUERRAZ (adhérent MoDem de l’étranger, inscrit en Bretagne), Michèle GONIN (01), Benoît HOFFMANN (67), Lionel HOUSSAYE (95), Jean-Louis JANIN (33), Thierry LABUSSIERE (83), Antoon LAURENT (16), Jean-François LE GUEN (71), Philippe LE ROY (35), Dominique LEMOINE (Cap21/MoDem 37 - Démissionnaire du conseil départemental et de la conférence nationale), Sylvie LEOST (91), Francine LESAGE (59), Bernard MALAGUTI (MoDem 92, membre du CE de Terre Démocrate), Rafik MASMOUDI (92), Emerich MEERSON (92), Gérard MICHEL (88), François MOUGEOT (21), Michèle PADISSIS (59), Thierry PELLETIER (69), José PELOILLE (77), Jean-Paul PLANQUE (60), Jean-Baptise POTTIER (92), Jean-Hervé RAMAT (59), Laurent ROCH (95), Jean-Alain ROUX (30), Laurent SEVESTRE, Fotini SIDERIS (MoDem 75, membre du CE de Terre Démocrate), Jean-Pierre SLOSSE (17), Laure THIBAUT (92), Pascal THOMAS (88), Jérôme TRIAUD (69), Grégory VERPLANCKE (75), Pol VERGNE (95), Christian VIAL (48), Marie VIAUD (17), Carole VIGNAL (83).
Les nouvelles signatures parvenues depuis le 21 mars (certains signataires peuvent avoir démissionné du Mouvement) :
Pierre-Jacques CASTANET (92), Alain CHAUTEAU (64), Gwenaelle CORTES-BERNAD (31), Rémy DAILLET-WIEDEMANN (31), Dominique DARGENT (59), Laurent DAUMALIN (92), Hugues DEBOTTE (69), Gilbert ECUVILLON (73), Jean-Louis FOUILLAND (69), Richard HASSELMANN (91), Claude LACASSAGNE (33), Domitille MARBEAU (92), Henry MOREL, Marie-Laure PASCAL (33), Robert PAYS (43), Edith PEIROTES BERAIL (67), Patrick PONCET (71), Jackye POUBIAUD (56), Yves PULCET (63), Isabelle RAYNAUD (37), Catherine SCHERER (13), Micheline SCOTTO DI SUOCCIO (83), Yvon SETZE (47), Maurice THOMAS (16), Jean-Pierre VIDEAU (21), Daniel WILWERT (57)..